A Marseille, la saleté des rues est régulièrement pointée du doigt. Cela prend différentes formes : trop de poubelles ou de containers de tri qui débordent, trop de déchets sauvages de toute sorte, d’encombrants non signalés… Nous sommes très en retard sur le tri, sur les déchets professionnels. Les conditions de travail dans les services de collecte sont difficiles, dans le privé comme dans le public. Cette situation alimente l’exaspération des habitants. Des mesures de police existent et sont bien nécessaires, mais elles ne peuvent pas se substituer à des améliorations de service bien plus structurelles à la source.

La collecte des déchets est une compétence métropolitaine. Pour y voir clair, le Groupe Pour une Métropole du Bien commun, qui représente les 50 élus de la majorité municipale de Marseille, a mandaté une Mission d’Information et d’Évaluation sur le sujet, qui a travaillé en mai 2024 .

Les rapports ont été rendus en juin… mais la dissolution de l’Assemblée nationale a écrasé médiatiquement le sujet. Je publie donc ce travail aujourd’hui, à l’issue d’une campagne de sensibilisation sur le déploiement des bornes bio-déchets dans les 1er et 7ème arrondissements (comme dans les autres secteurs). En effet, dans les recommandations que nous avions émises, il y avait cette demande de mieux faire participer les mairies de secteur, premier échelon de proximité, aux campagnes de communication. Chose promise, chose due pour ce qui concerne mon secteur.

Pour les autres propositions, nous avons été particulièrement alertés sur l’envolée des coûts des prestataires privés et du budget annexe des déchets, sur le manque de moyens du service de la redevance spéciale, sur l’inégalité des fréquences de collectes dans les centres urbains denses et fréquentés (une seule tournée par jour en centre-ville de Marseille, contre deux à Aix, Aubagne, Marignane ou Martigues). Nous avons aussi regretté de ne pas avoir pu auditionner les organisations syndicales.

L’ampleur du sujet nécessite une meilleure coopération entre la Ville et la Métropole mais ce mandat n’a malheureusement pas promis d’en créer les bonnes conditions. Les coupes budgétaires de l’État vont aussi aggraver les contraintes financières. Il n’en reste pas moins que des plans d’actions et des améliorations restent possibles quelque soient les contextes et c’est dans cet esprit que la mission a été menée.

Sophie Camard

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