Le 21 avril, le comité d’urgence de la Ville de Marseille doit traiter des questions économiques. Alors que nos concitoyens s’inquiètent des garanties sanitaires pour retourner au travail ou à l’école, il est évident que des précisions doivent être apportées sur la mise à disposition de masques et de gel hydroalcoolique, sur la mobilisation d’une filière textile locale de production de masques, qui ne repose aujourd’hui que sur des initiatives bénévoles.

Pour l’économie locale, qui est une compétence de la Région et de la Métropole, la Ville a cependant des leviers d’action sur son propre périmètre. Nous demandons de :

  1. Réduire les délais de paiement de la Ville à ses fournisseurs (le délai légal est de 45 jours), et un état des lieux des rattrapages à faire. C’est la mesure la plus simple et la plus urgente pour soutenir la trésorerie de nombreuses entreprises.
  2. Maintenir les subventions aux manifestations annulées (Culture, Sport, Tourisme) ;
  3. Reporter le paiement de la taxe de séjour pour soulager la trésorerie des professionnels de l’hébergement ;
  4. Annuler les pénalités de retard pour les entreprises bénéficiaires de marchés publics et dont la réalisation est impactée par l’épidémie ;
  5. Lancer une plateforme de soutien aux commerçants, comme à Grenoble. Cette plateforme permet de soutenir dès aujourd’hui les commerces de proximité par l’acquisition de « bons d’achats anticipés  » utilisables une fois le confinement levé, et de soutenir la trésorerie des commerçants locaux et indépendants ;
  6. Soutenir les circuits courts : Autoriser des occupations d’espaces publics pour des ventes et distributions de petits producteurs locaux, respectant les règles de sécurité sanitaire. Les lieux fermés et les horaires proposés à ce stade par la Ville ne sont pas toujours adaptés ;
  7. Autoriser les commandes publiques et travaux sans risque sanitaire : achat de fournitures, d’équipements, de prestations intellectuelles (formations, études, communication…), petits travaux d’entretien dans des locaux ou des espaces vides de public en ce moment, à commencer par les écoles, s’ils mobilisent de petites équipes pouvant respecter la distanciation sociale. Ces travaux sont même l’occasion d’améliorer l’état des écoles et de les adapter aux règles sanitaires ;
  8. Contrôler avec rigueur les conditions de santé et sécurité des chantiers interrompus, avant toute reprise ;
  9. Préparer la commande publique de demain : plan de soutien des TPE/PME par l’allotissement des marchés, critères sanitaires et environnementaux, recours accru aux entreprises d’insertion ou d’économie sociale et solidaires
  10. Installer un observatoire de la crise : Rendre publiques les statistiques des banques et assurances sur les demandes de facilités de crédit ou d’indemnisations ; cartographie des défaillances d’entreprises pour un suivi spécifique des petits entrepreneurs et de leurs salariés avec la CCI, Pôle Emploi , la CAF et le département pour les prestations sociales.