Discours au nom du Groupe Pour une Métropole du Bien Commun
Dernière séance publique du Conseil de Territoire Marseille Provence
27 juin 2022
M. Le président, Mesdames et messieurs les conseillers de territoire,
Aujourd’hui nous nous disons au revoir.
Un simple au revoir et non pas un adieu puisque le travail essentiel que nous faisons toutes et tous au service de ce territoire sera poursuivi en Conseil métropolitain.
Aujourd’hui donc, n’est pas une fin, mais une étape dans un long processus métropolitain qui court après son achèvement comme après l’horizon.
Nés en 2016 avec la Métropole, les Conseils de territoire étaient les garants de la proximité, dans l’Intercommunalité la plus étendue de France. Je sais à quel point il pouvait être précieux pour nos voisins.
Pour la Ville Centre, dès l’arrivée d’une majorité de gauche et écologiste, il s’est avéré un lieu d’affrontement politique, ce qui n’est pas sa fonction première. Nous avons appris ensemble que si la Métropole ne se résume pas à Marseille, elle ne peut pas se construire contre Marseille non plus.
Pour ne pas empêcher le maintien des CT, pour maintenir les moyens mutualisés entre les petites communes, et pour éviter d’inquiéter le personnel, je rappelle que nous avions proposé un Conseil de Territoire propre à Marseille. Cette solution n’a pas été retenue dans les discussions finales dans la loi 3DS, et nous le regrettons.
Désormais, c’est dans le retour à la Ville de Marseille des compétences de proximité que nous plaçons l’espoir de pouvoir répondre au mieux aux attentes des habitants. Ils sollicitent leurs élus municipaux tous les jours sur la propreté et la voirie, sans avoir la moindre idée de ce qu’est un Conseil de Territoire.
Peut-être aurions-nous pu éviter cette situation si nous n’avions pas vécu les séances « explosives » dont vous avez parlé, avec des petites railleries, des réflexions sur la couleur de veste, de cheveux ou de peau.
Nous sommes comme nous sommes. Et nous sommes bien porteurs d’un mandat du suffrage universel, un mandat de bien commun et de changement dans une ville que nous aimons, qui bouillonne de créativité et d’innovation, mais qui étouffe aussi de pauvreté, d’habitat dégradé, de pollution, d’incivilités. Sur ce dernier point, j’ai souvent regretté qu’on nous renvoie aux « pouvoirs de police du Maire », alors que nous n’avons trouvé aucune police de propreté à notre arrivée. Bien sûr, il faut augmenter les moyens de police municipale. Mais il faut surtout profondément changer le tissu urbain, sa voirie, ses bâtiments, ses espaces publics. Bref : il faut investir et porter une vision de la Ville du 21ème siècle.
Les temps changent. Les crises se succèdent. Les urgences s’additionnent. Élection après élection, les français nous font comprendre qu’ils souhaitent renforcer le rôle des assemblées délibératives et de la démocratie, plutôt que de laisser le pouvoir dans les mains de seuls techniciens ou d’exécutifs solitaires.
Avec cette dernière séance de Conseil de territoire, c’est aussi votre présidence qui s’achève, M. Giberti. Si nos désaccords étaient réels, dans la forme, comme sur le fond, laissez-moi vous adresser, au nom de tout mon Groupe et du Maire de Marseille, mes salutations républicaines.
Je terminerai par ces quelques mots de Jean Jaurès : Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remord pour le présent et une confiance inébranlable en l’avenir.