Au fil du (Prin)temps – N°3 – Edito :
Quatrième semaine de confinement. Le temps s’égrène comme les statistiques quotidiennes du virus. J’ai été marquée cette semaine par la publication des décès dans les EHPAD. Ils représentent un tiers de la mortalité déclarée du COVID19. L’EHPAD est un milieu clos où les porteurs positifs et négatifs se côtoient tous les jours et le virus galope, favorisé par la pénurie de masques, de tests, de traitements. Ce secteur sera sans doute au cœur des enquêtes et des remises en question après l’épidémie. Les plus âgés d’entre nous sont menacés. Nous pensons très fort à eux. Les plus jeunes sont eux aussi fragilisés, d’une autre manière. Le confinement aggrave les inégalités dans l’accès à l’éducation et à la culture. On apprend certaines fermetures de classes, comme celles de l’école Candolle dans le 7ème. Est-ce bien le moment ? Le bac sera sur contrôle continu. Tout cela succède à une année de mobilisation contre la réforme Blanquer… Une année blanche pour la jeunesse ? On sait que le développement des enfants et des adolescents ne peut être remis au lendemain quand chaque mois et chaque année comptent dans le bagage nécessaire à la vie adulte. Cependant, j’ose espérer que cette génération ne soit pas si « sacrifiée ». Elle se bat. Elle a une conscience écologiste qui manque aux générations du XXème siècle. Elle transmettra un nouveau rapport au monde. Pendant ce temps, nos écoles restent donc vides. Nous pourrions peut-être les utiliser pour distribuer des repas ou héberger des personnes sans-abri ? Mais cessons d’être toujours critiques : notre Maire s’est réveillé et a annoncé quelques mesures que nous avions demandées et qui vont dans le bon sens. C’est encore insuffisant et bien tardif. Mais cela justifie nos prises de parole. Vous êtes nombreux à me le dire : « Continuons à mettre la pression sur la Mairie. Sans cela, ils ne font rien. » Alors, parlons, écrivons, agissons.
Sophie Camard, tête de liste du Printemps Marseillais pour le 1er secteur