Marseille est une ville pauvre dans laquelle des mesures renforcées de solidarité sont nécessaires. Le confinement aggrave les inégalités entre ceux qui ont les moyens d’y faire face, et ceux qui se retrouvent encore plus démunis.
J’ai appris et vérifié que la cuisine centrale était fermée depuis le confinement. Cette cuisine produit habituellement 54 000 repas par jour pour les écoles. Une partie des stocks et repas en cours a été distribuée à la fermeture puis… plus rien.
Alors que le confinement risque de se prolonger tout le mois d’avril, je demande la remise en service au moins partielle de la cuisine centrale de la Ville de Marseille, pour produire un nombre de repas à la hauteur de la solidarité nécessaire. Cela nécessite de :
- recenser les besoins (c’est en cours dans le Grand centre ville de Marseille) ;
- prévoir les réseaux de distribution, avec le CCAS et les associations caritatives par exemple ;
- appliquer toutes les mesures sanitaires de précaution pour les salariés ;
- examiner les conditions dans lesquelles le contrat avec Sodexho pourrait s’y adapter.
Les chiffres annoncés par le Maire de Marseille semblent en effet dérisoires (Exemple : 250 repas distribués par le CCAS ?). Rappelons par exemple que les milliers de personnes « délogées » n’ont pas eu accès à l’espace d’accueil de la rue Beauvau, ni aux tickets repas, pendant deux semaines.
Cette mesure n’est pas la seule qu’il faudrait mettre en place aujourd’hui. Nous sommes alertés sur le manque d’accès aux toilettes et aux douches publiques, la non suspension des expulsions (des personnes ont été délogées au 31 rue Curiol cette semaine), des contrôles tatillons sur les travailleurs sociaux auprès des personnes à la rue.
L’ouverture de la cuisine centrale aurait le mérite d’une réponse de grande ampleur, pendant que de nombreuses initiatives citoyennes de solidarité s’organisent en dehors des pouvoirs publics.
Cette mesure de solidarité peut contribuer à prévenir de la faim et de la violence. La ville de Palerme l’a par exemple mise en place pour endiguer l’emprise de mafias ou des attaques de supermarchés. Nous n’en sommes pas encore là à Marseille mais comme en toute chose, mieux vaut prévenir que guérir.
Marseille, le 3 avril 2020
Sophie CAMARD
Tête de liste du Printemps marseillais dans le 1er secteur