Cérémonie des vœux de la Mairie 1-7 – Palais du Pharo
Jeudi 9 janvier 2025

Discours de Sophie CAMARD

Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

Chaque année, c’est un moment fort de m’adresser à vous, dans cette cérémonie des vœux, que nous voulons à la fois conviviale et solennelle.

Cet exercice est bien utile. Je n’ai pas d’autres occasions de rendre compte avec du temps et des détails, devant un millier de personnes, du mandat confié par les électeurs. Vous qui êtes ici, j’ose croire que vous le faites par curiosité ou intérêt pour votre ville. Il y a tellement de déceptions vis à vis de la politique, que je prendrai grand soin des paroles que je prononcerai ce soir.

Comme les acrobates que nous avons vus tout à l’heure, nous nous adaptons à un monde en tumulte sans perdre notre équilibre.

Merci au Duo Ambre & Antoine

Avant de partir en ballade dans nos différents quartiers, quelques mots de citoyenne.

Je vous épargne l’énumération de guerres, de secousses politiques en France et dans le monde, qui nous angoissent et nous divisent. Ce n’est pas le lieu, ni le moment ici.

Par contre, je pense utile de me référer à des moments réparateurs, de vérité et de justice, ces grands procès qui font avancer la société et les politiques publiques. Ce sont des événements décisifs et convaincants parce qu’ils s’appuient sur des enquêtes, des témoignages sous serment, le respect des droits de la défense, des audiences publiques, et des sanctions prononcées. Cela s’appelle l’État de droit et c’est précieux.

Rendons ainsi hommage à Gisèle Pelicot, dont le courage marquera l’histoire des femmes, celle des relations entre les femmes et les hommes, et celle de la France. Merci Gisèle !

Ici, dans le centre-ville, je ne peux pas passer sous silence le procès de l’habitat indigne, suite à l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne.

Je n’en parle pas pour donner des leçons, mais pour dire que ce procès nous appelle à un devoir de résultats pour réussir la réhabilitation du centre-ville ancien de Marseille. Le « nous », c’est la Ville, l’État et la Métropole, ensemble des pouvoirs publics engagés sur une mission qualifiée ici d’ « Intérêt National », mais aussi les habitants, les propriétaires privés, les syndics.

En 2024, nous avons rendu public le futur lieu ressource, un petit équipement de proximité, qui doit être construit cette année, sur le lieu des effondrements de la rue d’Aubagne. C’est un long chemin de mémoire et de résilience que nous accompagnons avec les familles des victimes.

Nous avons aussi inauguré, rue Jean-Roques, les premiers chantiers de réhabilitation de la SPLA-IN.

Des dizaines d’immeubles vont suivre, dont ceux du haut de la rue d’Aubagne, qui après le drame, ont connu des évacuations douloureuses, un périmètre de sécurité, des travaux d’urgence, des procédures d’expropriation. La réhabilitation va permettre d’y produire des logements sociaux et d’écrire une nouvelle page.

Le quartier de Noailles vit encore au rythme de son bâti dégradé, des nuisances dans l’espace public. Sur ce point, je remercie Monsieur le Maire pour l’ouverture d’un poste de police municipale de proximité, situé au 42 Canebière. Nous avons pu ainsi renforcer l’ilotage non seulement à Noailles mais dans une grande partie du 1er arrondissement.

Mais à Noailles en 2025, des travaux seront aussi engagés sur ces espaces publics et sur la voirie. Les changements vont devenir de plus en plus visibles. Faire le choix politique de réhabiliter un centre ancien dégradé, ce n’est pas envoyer les bulldozers pour faire table rase d’un quartier en quelques mois. C’est beaucoup de moyens sur plusieurs années, pour faire revivre un quartier meurtri.

De l’autre côté de la Canebière, il y a le quartier de Belsunce, et tous les abords de la Gare, qui ont beaucoup souffert cette année de la violence du narcotrafic et de la toxicomanie lourde. Je voudrais rendre hommage ici à tous les personnels qui se mobilisent pour faire face à cette situation : travailleurs sociaux, animateurs, policiers, habitants qui ne baissent pas les bras. La Mairie de secteur se situe sur la Canebière entre Noailles et Belsunce. Autant vous dire que nous ne sommes pas coupés de cette réalité. Nous avons des équipements, près de la Porte d’Aix, qui souffrent de la situation. Nous avons renforcé la sécurité. Notre mairie est solidaire de ses agents et du public qui les fréquente.

Cependant, dans ce quartier, il y a de l’entraide et des projets positifs qui avancent. La bibliothèque de l’Alcazar a largement étendu ses horaires d’ouverture. Derrière la bibliothèque, l’ancien parking se transforme en place publique. Le chantier définitif est prévu cette année, avec la plantation de dizaines d’arbres.

A côté de cette place, la régie de quartier a ouvert en 2024. Elle fait travailler des habitants avec des emplois en insertion. Elle est devenue un acteur incontournable en quelques mois. Un peu plus loin, rue Korsec, nous ouvrirons cette année une Maison des sports Pape Diouf !

Dans les rues adjacentes, un agrandissement de l’école Convalescent est inscrite dans le Plan Ecoles. Plus haut, le chantier de Marseille Habitat, sur l’ancien bâtiment Coco Velten, a commencé, pour de nouveaux logements et un retour de la cantine solidaire. Enfin, j’ai demandé à la Métropole de proposer des mises à niveau de voirie, comme à Noailles.

Mais dans le secteur, il y a d’autres quartiers et d’autres projets à mener au bout. Je continue ma ballade urbaine avec vous :

Pour rester dans le 1er 

Nous avons eu la joie de livrer en 2024 la nouvelle Ecole des Abeilles ! Le le plan Ecoles se poursuivra pour réhabiliter l’ancienne Ecole. juste à côté.

Aux Réformés, je suis impatiente de voir démarrer le chantier de réhabilitation de l’ilôt Gambetta.

Du côté du lycée Thiers, des travaux se terminent pour faire renaître des brasseries à côté du Théâtre du Gymnase. Ce théâtre va lui-même entrer en travaux en septembre 2025. Ce sera un très beau chantier, avec une rénovation d’ampleur. Il était temps !

Plus haut, les abords du Palais Carli, qui abrite le Conservatoire, vont être rénovés. La mairie de secteur a accompagné la concertation de ce projet de la Direction des parcs et jardins de la Ville. Sur le bâti, des travaux sur les menuiseries vont être réalisés.

Dans le 7ème, nous avons beaucoup de sites emblématiques sur la Corniche. La rénovation de la plage des Catalans est ralentie par du contentieux et des imprévus sur la Tour du Lazaret. Cependant la Ville maintient sa volonté de mener à bien cet aménagement pour mieux embellir la plage et la rendre plus confortable.

Autre sujet de conflit, depuis huit ans : la Villa Valmer et son magnifique jardin. Un accord a été trouvé avec l’hôtelier, pour ne pas privatiser le parc et le garder piétonnisé, pour intensifier l’offre culturelle dans la villa, et pour une gamme de restauration accessible. De son côté, la Ville a voté un budget de 200 k€ pour la remise en état du jardin Valmer.

Le théâtre Silvain, équipement de la mairie de secteur, nécessite une mise aux normes qui lui permettra d’aborder au mieux son prochain centenaire. Ce sera fait, avec une interruption de chantier cet été, pour permettre la saison culturelle 2025.

En revenant vers le Vieux Port, nous voyons le Théâtre national de La Criée. Il va bénéficier de travaux d’entretien et de modernisation étalés sur 2025 et 2026.

Au-dessus, à Saint-Victor, nous attendons avec impatience le nouveau jardin Saint-Nicolas, agrandi et rénové. Au Roucas blanc, les travaux dans la crèche municipale ont été terminés. A Bompard, nous avons été vigilants pour permettre le maintien de la petite école et les activités d’animation dans l’ancien théâtre Bompard.

Dans ce tour de secteur, qui n’est pas exhaustif, je suis accompagnée tous les jours par des services que je remercie, des élus disponibles et réactifs, en mairie centrale comme en mairie de secteur. Mes Adjoints sont ici sur scène et je voudrais les faire applaudir.

Les élus Printemps marseillais des 1er et 7ème arrondissements

Dans la rétrospective de l’année, il y a une petite différence par rapport à d’habitude. On n’y voit pas seulement une succession chronologique d’événements, mais des engagements de personnes, d’élu-e-s. On y retrouve nos valeurs sûres :

  • la culture pour tous ; le sport participatif et inclusif ;
  • la lutte contre la pauvreté,
  • les sorties éducatives, la participation aux conseils d’écoles ;
  • le droit au logement ;
  • la convivialité dans l’espace public, avec des fêtes de quartier, le marché de Saint-Victor, les relations avec les commerçants ;
  • la nature et l’environnement ; la protection de la mer du littoral ;
  • La vie associative, les concertations et bientôt les budgets participatifs ! Je vous invite à consulter le point information dans le hall ;
  • l’attention portée à différents publics, de la petite enfance aux seniors ;
  • la citoyenneté et l’accès aux droits ;
  • Les médiations nécessaires avec les services de police ou les services de propreté de la Métropole.

La propreté, j’y insiste parce que cette année, j’ai participé à une mission d’information sur la collecte des déchets, que j’ai demandée à la Métropole. Nous y avons produit des analyses et des propositions, mais ce qui m’a marqué, c’est de suivre des tournées de collecte et de comprendre les situations de travail des agents. On y voit tous les problèmes : les embouteillages, les containers trop lourds, mal placés, pas suffisants, les déchets qui débordent et qu’il faut ramasser, tout cela avec le stress de ne pas terminer la tournée dans les bons horaires. Il y a donc beaucoup à faire, pour mieux organiser, mieux communiquer.

Sensibiliser, c’est ce que nous avons fait en accompagnant l’installation des bacs biodéchets par la Métropole. Vous les voyez maintenant dans tous les quartiers du secteur. Si on veut une ville propre, il faut vraiment trier, trier et encore trier. Les habitants y sont prêts, après toutes ces années de retard. Reste à en adapter le niveau de service.

A ce stade, je voudrais adresser un salut amical à Etienne Tabbagh, notre collègue qui a démissionné de toutes ses fonctions d’élu en fin d’année. Il ne supportait plus les bâtons dans les roues entre les services, la Métropole, la Ville, sur les questions de voirie et de transport. Contrairement à ce qu’on vous raconte, la plupart de vos élus sont sincères et dévoués. Ce n’est pas un tabou de dire qu’il y a franchement de quoi en rendre son tablier. Alors, merci Etienne pour ton engagement.

Nous autres, nous continuerons à agir pour les besoins fondamentaux qui sont les besoins de tous : avoir un toit, manger à sa faim, aller à l’école, travailler dans la dignité, marcher tranquillement dans la rue, se cultiver et faire du sport. Ces sujets ont l’air évidents et pourtant, ils sont tellement absents du débat politique national ! Alors merci aux municipalités qui le font, et qui ont besoin de moyens humains et financiers pour cela.

La Ville de Marseille réalise un très gros effort de rattrapage et nous pouvons en remercier Monsieur le Maire. Vous pouvez le constater dans les cantines scolaires, les crèches, la police municipale, les bibliothèques, et bien d’autres services encore.

Avec le Maire de Marseille, Benoît Payan

J’entends beaucoup de critiques sur les dépenses publiques mais je ne rencontre personne qui vient me demander moins de service, bien au contraire ! J’en comprends que ce rattrapage est bien nécessaire et j’espère qu’il ne sera pas compromis par la situation nationale.

Mais très vite, il faudra nous projeter vers le Marseille 2035. Plus de prospérité et moins de pauvreté, ose-t-on espérer ! Ce futur, on ne l’écrira pas tout seuls, mais avec vous, avec la créativité des Marseillais qui savent toujours se renouveler.

D’ailleurs, si mon discours vous a donné le tournis, c’est bon signe et ca explique pourquoi de nombreuses personnes me disent d’un air entendu : « Quand même, ça change, Marseille ! »

C’est sur ces mots que mon bateau vous dépose à quai, sans oublier de vous souhaiter, au fait… une bonne année 2025 !

Revue de presse

La Provence, 10 janvier 2024
La Marseillaise, 11 janvier 2024