Intervention au Conseil de territoire (CT1) du 5 octobre 2021
[Le CT est issu de l’ancienne intercommunalité Marseille Provence Métropole (MPM), au périmètre de Marseille et 17 communes, maintenu dans la Métropole. Il continue à gérer la voirie et les déchets. La Mairie de Marseille a été exclue de son exécutif. Une séance publique du CT a lieu avant chaque séance du Conseil métropolitain]
Monsieur le Président,
On ne peut pas ouvrir cette séance comme si rien ne s’était passé ces derniers jours, alors que des rivières de déchets se sont jetées à la mer et que nous vivons aujourd’hui une catastrophe écologique.
La semaine dernière, pendant tout le conflit social, nous n’en avons pas rajouté. Les Maires de secteur ont appelé à la négociation, ce qui est bien normal. Des agents veulent voir reconnaître leur pénibilité. C’est leur droit. Mais il appartient à la Métropole de garantir l’intérêt général, la santé et la vie des habitants.
Mme la Présidente de la Métropole a annoncé la reprise du travail vendredi en conseil municipal. Et que se passe-t-il depuis, alors que des orages violents étaient annoncés depuis plusieurs jours ? Rien. Où est l’accord signé avec les représentants du personnel ? Nous ne l’avons pas. Où sont les renforts annoncés ? Je ne les vois pas en centre-ville, où j’habite. Par quels quartiers commencent-ils ? Par quelle rue ? Pourquoi n’est-on pas informés ? Nous demandons des explications.
Pour le Conseil métropolitain de jeudi prochain, nous avons reçu, à la dernière minute le rapport de la Chambre régionale des comptes. Il rappelle bien que les conseils de territoire ont gardé la gestion du personnel de la collecte des déchets, et particulièrement le CT1 dont le système d’information RH ne communique pas avec celui de la Métropole. C’est donc au niveau du Conseil de Territoire que nous devrions avoir un temps d’échanges sur ce sujet, Monsieur le Président.
Dans ce rapport nous lisons un verdict sans appel : « Aucune évolution majeure n’a été réalisée dans la collecte des déchets depuis la création de la Métropole ». Il y a un appel à la responsabilité de la Métropole pour négocier, à temps et pas le dos au mur, les dérogations pénibilité ou pour traiter la question des heures supplémentaires.
Au-delà de cette question sociale qui pouvait être anticipée, le rapport rappelle ce que nous connaissons depuis de nombreuses années :
- Une taxe d’enlèvement des ordures ménagères record de 18 % (elle se situe ailleurs de 7 à 9 %) ;
- le coût exorbitant de l’incinérateur dans nos comptes;
- un retard abyssal dans le tri des déchets : Moins de 15 Kg / habitant à Marseille contre 40 Kg en moyenne nationale
- le retard pris dans la redevance spéciale sur les déchets professionnels. Il nous coûte 3 M€ de recettes en moins que prévu dans le budget supplémentaire 2021 présenté pour notre information, en raison des exonérations et report d’application.
Monsieur le Président, avec les transports, les déchets sont le deuxième budget de la Métropole. Sur ces deux compétences majeures pour le quotidien des habitants, laisser la situation en l’état, c’est précipiter encore l’abandon des habitants, et la crise écologique.
Nous sommes en plein débat sur la réforme de la Métropole. Dans ce débat, Marseille veut reprendre sa souveraineté, comme toutes les autres villes, sur les compétences de proximité, pour mieux construire un vrai pacte de gouvernance avec ses voisins, dans l’intérêt de toute la Métropole.
On entend souvent critiquer les élus de Marseille qui ne savent pas régler leurs problèmes entre eux mais si Marseille, c’est trop compliqué, alors rendez-nous les clés !
Sophie CAMARD, Présidente du Groupe Métropole du Bien Commun
[ Aucune réponse précise n’a été apportée en séance aux questions posées].