La situation des écoles publiques de Marseille se sera invitée jusqu’au dernier conseil municipal de Jean-Claude Gaudin, ce lundi 27 janvier 2020. Au bout de 25 ans de mandat, la Ville aura été obligée de publier un audit des écoles réalisé par deux cabinets, sur l’ensemble des 470 écoles de Marseille, pour tenter de prouver que sa gestion n’est pas si calamiteuse… moyennant des moyennes qui masquent le problème essentiel : les inégalités et les fractures territoriales.
Saluons le célèbre sens de la répartie de Mme Casanova, Adjointe aux écoles, qui se félicite qu’ « aucun bâtiment ne menace de ruine ». Ouf, magnifique ! C’est déjà ça…
Citée dans La Marseillaise du 26 janvier 2020
La Chambre régionale des comptes avait déjà publié des chiffres sur la situation très dégradée de plusieurs dizaines d’écoles dans les quartiers Nord.
Voir ma note de blog
J’ai lu attentivement l’enquête réalisée par le Collectif des Écoles de Marseille, via un questionnaire envoyé aux parents d’ élèves. Elle a permis de remonter des données sur 118 écoles dans toute la Ville. Cet excellent travail citoyen montre à nouveau que des dizaines d’écoles ont un bâti dans un état critique, un mobilier et un matériel pédagogique vétuste, et bien d’autres problèmes que vous pouvez consulter ici :
L’enquête du Collectif des Écoles de Marseille
Ce collectif a publié un programme, chiffré ici.
Une campagne est en cours pour que la subvention accordée à l’école privée ne dépasse pas le minimum légal, alors que les budgets d’entretien des écoles publiques sous sous-dotés !
Évidemment, on est frappé par le nombre de propositions qui suppose simplement « la volonté de faire ». C’est tout l’enjeu du renouvellement des élus. En effet, si chaque élu de la future majorité suivait sérieusement 5 à 6 écoles, en faisant par exemple des visites avec les services techniques, je suis sûre que cela contribuerait à améliorer la situation.
Je réagis aussi à plusieurs propositions que l’on pourrait regrouper autour d’une thématique environnementale : travaux d’isolation pour économiser l’énergie, installation de systèmes de filtration d’air intérieur, de détecteur de CO2, sécurité routière aux abords des écoles… Ce n’est pas un sujet anecdotique. A Marseille, on en est encore à lutter contre les chauffards devant les écoles quand d’autres villes en sont à la piétonnisation du chemin des écoles. Ces deux dernières années, plusieurs accidents ont eu lieu devant l’école Canet Ambrosini, avant que la Métropole ne se décide à bouger suite à une forte mobilisation des habitants. En centre-ville, des parents d’élèves excédés de la rue Saint-Savournin avaient eux-mêmes installé un ralentisseur qu’ils n’arrivaient pas obtenir. On en est là, dans une ville où les citoyens se retrouvent ballottés entre les Mairies de secteur, la Ville et la Métropole pour obtenir des équipements simples et de bon sens !
Ces questions ne relèvent pas de gros postes budgétaires mais d’une meilleure écoute, en un mot, la démocratie.